Posté le 2 février 2006
Le Premier ministre provisoire haïtien, Gérard Latortue, et le chef chilien de la Minustah, Juan Gabriel Valdés, ont confirmé mardi que les élections haïtiennes se tiendraient sous haute surveillance.
Plus de 15.000 hommes de troupes seront mobilisés dès le premier tour de la présidentielle, le 7 février.
Outre les diverses mesures de sécurité prévues en Haïti pour la première journée de vote, les institutions engagées dans la réalisation des élections ont confirmé dans une conférence de presse conjointe mardi soir que les unités de la Police nationale d'Haïti (PNH), 6000 hommes, et les casques bleus, militaires et policiers, de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah), 9400 hommes, feront un travail particulier pour garantir la sécurité des électeurs.
« Durant les élections, nous ferons preuve d'une grande fermeté à l'endroit de ceux qui viendraient perturber la bonne tenue » du scrutin, a déclaré le Premier ministre de transition, Gérard Latortue.
Le chef du gouvernement a expliqué que les unités qui seront sur le terrain n'auront pas à « jouer avec leur travail qui consiste à assurer la sécurité de la population en une période aussi spéciale ».
M. Latortue a reconnu que les Haïtiens ont encore en mémoire de mauvais souvenirs concernant les élections. C'est pourquoi, a-t-il dit, ce scrutin sera différent des précédents.
« Je sais que nombreux sont inquiets. Il n'y aura plus de ruelle Vaillant. Cela ne se passera plus », a-t-il martelé. Lors des élections avortées en 1987, plus de 40 personnes étaient assassinées à la ruelle Vaillant, secteur est de la capitale, alors qu'elles s'apprêtaient à voter.
« Nous avons préparé un plan de protection qui nous permettra d'assurer non seulement la sécurité et la logistique des élections mais aussi un contrôle vigoureux et ferme de la situation avec une force d'intervention rapide face à toute situation de provocation. » a ajouté pour sa part, le diplomate chilien Juan Gabriel Valdés, chef civil de la mission onusienne.
« Ces instructions permettront à nos forces armées d'utiliser légitimement leurs capacités pour répondre à ceux qui ne veulent pas d'élection ou qui ne veulent pas comprendre que le pays a pris la décision d'avancer dans la démocratie. »
M. Valdés a estimé que les prochaines élections seraient « techniquement correctes, politiquement légitimes, et pleinement participatives ». Il s'est réjoui que la communauté internationale ait contribué à la réalisation d'une telle initiative devant « montrer de nouvelles images d'Haïti dans toutes les villes du monde ».
En plus des troupes régulières de l'Onu et de la PNH, quelques milliers d'agents de sécurité électoraux seront répartis sur tout le territoire haïtien pour assurer la sécurité durant les élections.
Un sondage réalisé en décembre 2005 par GID-Gallup, auprès de 1200 personnes, a révélé que 67% de l'électorat seraient prêts à aller voter. Parmi celles qui hésitent, 25% ont affirmé qu'elles iraient aux urnes si la sécurité était améliorée dans les rues